Les chiffres s’imposent d’eux-mêmes : aux Pays-Bas, gare à qui laisse son vélo hors des clous, sanction immédiate. Au Danemark, priorité totale aux cyclistes, même face aux voitures. L’Allemagne, elle, codifie la largeur des pistes pour protéger les usagers. Et la France ? Malgré la multiplication des budgets, le réseau cyclable reste souvent décousu, freinant l’élan de la petite reine.
Dans certaines villes du Nord, le vélo dépasse la voiture pour les trajets quotidiens. Ailleurs, les bandes cyclables se font piétiner par le stationnement sauvage ou la circulation saturée, la route pour les cyclistes n’est pas la même partout en Europe.
Pourquoi certaines nations sont-elles devenues des paradis pour les cyclistes ?
Ce n’est pas le hasard qui dessine les contours des infrastructures cyclables néerlandaises, danoises ou allemandes. Aux Pays-Bas, les 38 000 kilomètres de pistes cyclables sont le fruit d’une politique qui place la sécurité au premier plan. Le cycliste y circule avec un statut protégé, à l’écart des dangers de la circulation motorisée. Au Danemark, la continuité et la séparation des itinéraires sont inscrites dans l’ADN des villes. À Copenhague, ce sont plus de 400 kilomètres de pistes et le fameux Cykelslangen, un pont réservé aux vélos, qui témoignent de cette priorité donnée à la bicyclette.
L’Allemagne propose une diversité de routes impressionnante : entre la Danube à vélo et la Romantic Road, le pays tisse un réseau qui unit villes, villages et campagnes, encourageant aussi bien le cyclotourisme que les déplacements quotidiens. La Suisse, malgré des reliefs corsés, a mis en place 3 200 kilomètres de routes dédiées, soutenues par la fondation publique « Suisse à vélo ». Du côté français, la Loire à Vélo distinguée par l’UNESCO et la multiplication des axes partagés témoignent d’une dynamique qui mise sur la continuité et l’innovation.
Hors d’Europe, certains territoires marquent leur différence. Le Vietnam n’a jamais perdu le réflexe du deux-roues, la Nouvelle-Zélande attire les amateurs de grands espaces avec des itinéraires récréatifs, et la Colombie transforme Bogotá chaque dimanche en royaume du vélo grâce à sa Ciclovía et ses centaines de kilomètres de pistes ouvertes. Le virage européen vers la mobilité douce, porté par le Pacte vert, confirme une ambition collective : des réseaux cyclables sûrs, efficaces, pensés pour tous.
Panorama des pays qui brillent par la qualité de leurs pistes cyclables
Impossible d’ignorer les Pays-Bas lorsqu’on évoque le vélo : 38 000 kilomètres de pistes, une densité inégalée, un quotidien rythmé par la bicyclette. Ici, la route cyclable précède l’automobile. Au Danemark, chaque rue, chaque pont de Copenhague s’aligne pour fluidifier le passage des cyclistes, hiver comme été. Le vélo y est une évidence collective.
En France, le réseau s’étend et se diversifie. De la Loire à Vélo à la véloroute des vins d’Alsace en passant par l’EuroVelo 19, l’offre séduit aussi bien les curieux que les passionnés. L’implication des collectivités et la généralisation des systèmes de vélos partagés affichent une volonté de transformation. L’Allemagne, elle, multiplie les itinéraires vedettes, Danube, Romantic Road, Tauern Cycle Trail, gages de qualité et de continuité.
La Suisse s’appuie sur 3 200 kilomètres de routes cyclables et une politique publique engagée. L’Espagne reconvertit d’anciennes voies ferrées en voies vertes, offrant de nouveaux horizons aux citadins comme aux ruraux. Hors du continent, le Vietnam maintient le vélo comme pilier de la mobilité, la Nouvelle-Zélande invite à l’exploration de ses paysages sauvages sur deux roues. En Colombie, chaque dimanche, Bogotá se transforme en capitale mondiale du vélo avec la Ciclovía et ses 540 kilomètres de pistes dédiées.
Zoom sur les villes où pédaler est un vrai plaisir
Amsterdam reste un modèle absolu. Plus de 500 kilomètres de pistes, un parking souterrain de 7 000 places réservé aux vélos, une organisation qui ne laisse rien au hasard. Près de 38 % des déplacements y sont effectués à bicyclette, ici, le vélo est la norme, pas l’exception.
Copenhague suit la cadence. Plus de 400 kilomètres de routes cyclables, des infrastructures iconiques comme le Cykelslangen suspendu au-dessus de l’eau, et 62 % des habitants qui choisissent le vélo pour aller travailler. Tout est pensé pour garantir la sécurité : signalisation spécifique, larges bandes dédiées, priorité affirmée à chaque intersection.
En France, Paris a pris le virage du vélo partagé et de l’urbanisme cyclable. Plus de 1 000 kilomètres de pistes, 20 000 vélos en libre-service via Vélib’, des investissements massifs qui redessinent la capitale. À l’est, Strasbourg se distingue avec plus de 600 kilomètres de pistes, 16 % de déplacements quotidiens à vélo et un réseau Vélhop plébiscité pour sa fiabilité.
Berlin, de son côté, expérimente : pistes temporaires installées lors des crises sanitaires devenues solutions pérennes, projet Radbahn à l’abri des intempéries, montée en puissance des vélos électriques. Chaque métropole européenne invente sa propre dynamique, entre vision pragmatique et audace dans l’innovation.
Conseils pour organiser un voyage à vélo dans les meilleures destinations
Pour vivre pleinement l’expérience, il vaut mieux miser sur les itinéraires réputés pour la qualité de leurs infrastructures cyclables. La Loire à Vélo, tracée de Nevers à l’Atlantique sur 900 kilomètres, se distingue par ses haltes accueillantes et ses services adaptés. L’EuroVelo 19 propose une traversée fluide de la France aux Pays-Bas via la Meuse, sur des pistes continues et balisées. La Danube à vélo, elle, offre un parcours international entre Allemagne, Autriche et Slovaquie, au fil de panoramas variés.
Avant de partir, la logistique mérite toute votre attention. Les grandes villes européennes disposent de réseaux de vélos partagés performants : Vélib’ à Paris, Vélhop à Strasbourg, Naolib à Nantes, Vélo’v à Lyon. Ces dispositifs allègent la question du transport et favorisent l’intermodalité. En Allemagne, privilégiez les itinéraires comme la Romantic Road ou la Ciclovia Alpe Adria Radweg, appréciés pour la diversité de leurs étapes et la densité des services proposés.
La préparation passe aussi par les bons outils : consultez les cartes interactives, explorez les applications dédiées au cyclotourisme, vérifiez la présence de réparateurs, de bornes de recharge pour VAE, et d’hébergements labellisés « Accueil Vélo ». Les grands axes comme la Véloroute des vins d’Alsace ou la Suisse à vélo symbolisent l’évolution de l’accueil et de l’accompagnement des cyclistes.
À chaque destination sa singularité : voies vertes en Espagne, routes paisibles d’Islande ou de Mongolie, sentiers techniques du Costa Rica, pistes robustes du Vietnam. L’offre mondiale s’étoffe, entre exigence d’infrastructure et qualité de l’expérience. Où que vous alliez, le vélo promet un autre regard sur le paysage, et une liberté qu’aucune voiture ne saura égaler.


